Quelques éléments historiques à propos du handball

1. Formes primitives

Même si les précurseurs du handball et la forme actuelle ne présentent qu’une parenté très éloignée en ce qui concerne la structure du jeu et les règles, il n’en demeure pas moins que les " Jeux d’Uranie " des Grecs (décrits par Homère dans l’Odyssée), " l’Harapston " des Romains (d’après les dessins du médecin romain Claudius Galenus, 130 à 200 après J.C.) ainsi que le " Fangballspiel " chanté au Moyen-Age par le troubadour Walther von der Volgerweide (1170-1230) avaient certaines caractéristiques qui pourraient être décrites comme les formes originelles du handball.

2. Fin du XIXème, début du XXème siècle

Le handball dans ses formes modernes est le plus récents des sports collectifs (Football, Basket-ball ; Volley-ball, Rugby). Trois sources principales ont contribué à sa naissance et sa structuration au début du XXème siècle.

      2.1. l’Hazéna

Ce jeu apparaît en 1892 grâce au tchèque Joseph KLENKER.

Les points communs avec le handball à 7 sont :

      2.2. le handball à 11

2.2.1. sur le plan international

Le handball des temps modernes s’est joué pour la première fois à la fin du XIXème. En 1897, un tel match s’est en effet disputé à Nyborg, au Danemark.

Le handball prend son essor avec les premières impulsions données pareillement par le Danemark, l’Allemagne et la Suède. On considère que les pères fondateurs du handball à onze sont des professeurs d’éducation physique allemands qui, au tournant du siècle, à partir du " Raffball " et du " Koenigsbergerball " (Konrad Koch, 1846-1911), ont créé le handball à onze.

Par ailleurs, c’est G.Wallström qui introduit le handball en Suède en 1910. En 1912, l’allemand Hirschmann, secrétaire général de l’Association Internationale de Football, s’emploie à diffuser le handball à onze. Max Heister présente en octobre 1917 les premières règles. En 1919, c’est le professeur de sport berlinois Karl Schellenz qui lance le handball comme sport de grand terrain en Europe. Par la suite, il apporte des améliorations aux règles et on s’accorde généralement à reconnaître en lui l’un des créateurs du handball à onze.

En 1926, le Congrès de la Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur convoque à l’occasion de la réunion de La Haye une commission qui est chargée d’élaborer un règlement de jeu international pour le handball à onze.

En 1928, le 4 août, c’est à l’occasion des Jeux Olympiques d’Amsterdam qu’est créée la Fédération Internationale de Handball Amateur (IAHF).

L’IAHF comptait 23 nations en 1936. Dans le cadre des Jeux Olympiques de Berlin, le tournoi de handball à onze regroupant six équipes (Allemagne, Autriche, Hongrie, Roumanie, Suisse, USA) le fait apparaître pour la première fois en public devant le monde entier.

En 1938, se dispute le premier championnat du monde également en Allemagne.

En 1946, le 11 juillet, à Copenhague, la Fédération Internationale de Handball (IHF) voit officiellement le jour. Elle a été créée par huit nations fondatrices (Danemark, Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Suède, Suisse). L’Allemagne en est exclue à cause du dernier conflit mondial encore tout proche.

2.2.2. en France

2.2.2.1.Préambule

Le handball fait son apparition en 1925. Il est strictement régional et se cantonne à quelques clubs travaillistes et civils d’Alsace et de Franche-Comté. Une première fédération est créée le 1er octobre 1935 à Metz dont la présidence est assurée par Monsieur Reinert. Si le 2 juillet 1938, la première ligue de France naît en Alsace, ce n’est pas pour autant que le handball progresse. Il est régionaliste et complémentaire à l’Athlétisme.

C’est en juillet 1941 que la Fédération Française de handball, sous sa forme actuelle, est officiellement créée. Monsieur René Bouet en assure la première présidence. Dès lors, le handball ira en se développant. Le premier championnat de France masculin est organisé dans les deux zones, nord et sud, par Christian Picard, dès la saison 1941-1942. La saison suivante, des compétitions sont mises en place pour les féminines.

Si le handball à onze fit les beaux jours des premières années de cette fédération, il faut bien reconnaître qu’il fut rapidement supplanté par le jeu à sept. Les premières compétitions officielles à sept débutèrent en 1952 et le jeu à onze disparaissait du palmarès des championnats de France sept ans plus tard.

Les pratiquants de handball jouaient à onze comme à sept, alors qu’à l’étranger, les joueurs étaient spécialisés dans l’une ou l’autre pratique.

    2.2.2.2. Règlements

On semble pouvoir déterminer quatre évolutions relatives au règlement du jeu à onze sur une période de vingt ans.

L’aire de jeu était un terrain de football. Les cibles étaient celles du football. Une zone de deux quarts de cercle joints devant la cage était située à onze mètres. L’attaquant avait le droit d’atterrir dans la zone après l’avoir survolée.

Il n’existait pas de remplaçant. La rencontre était jouée en deux périodes de trente minutes entrecoupées d’une période de repos de dix minutes.

Manipulation du ballon :

Interdiction de courir avec le ballon pendant plus de trois secondes.

Cette règle a rapidement évolué. En effet, l’attaquant n’a plus été autorisé à faire plus de trois pas avec le ballon sans le faire rebondir au sol. La reprise de dribble n’étant pas interdite.

Règle du hors-jeu :

Une ligne de hors-jeu est placée à 16m50 de la ligne de but, avec interdiction pour les attaquants de pénétrer derrière cette ligne tant que le porteur de balle ne l’avait pas franchie.

Le nombre de joueurs passe de onze à treize (deux remplaçants sont autorisés). Les remplacements sont renouvelables à volonté (un joueur sorti peut entrer de nouveau) mais doivent s’effectuer après autorisation de l’arbitre, donc sur une interruption du jeu.

La ligne de hors jeu a été supprimée et le système de hors-jeu adopté est celui du football (interdiction pour les attaquants non-porteur de balle de se situer entre le dernier défenseur et la cage adverse avant que le ballon n’ait quitté la main du passeur).

L’influence des pays scandinaves a généralisé une défense autour de la zone. Dès lors, la règle du hors jeu, déjà peu facile à utiliser avec pertinence par un seul arbitre, n’avait plus sa raison d’être. Elle fut donc supprimée.

L’utilisation par le défenseur de ses bras écartés pour empêcher l’attaquant de se diriger vers le but a été sanctionnée. En effet l’utilisation systématique de défenses proches de la zone donnait à cette technique défensive dite de " face-guard " un avantage bien trop important (ce qui était moins le cas sur des défense beaucoup plus hautes).

Règle de la tri-zone.

Cette règle a nécessité de nouveaux aménagements du terrain.

Désormais, la zone est constituée par un demi-cercle de treize mètres de rayon à partir du centre du but. La ligne des jets-francs est située à dix-neuf mètres.

De plus, deux lignes ont été tracées dans la largeur du terrain, chacune à trente cinq mètres des deux lignes de but.





Seuls six joueurs de champ de chaque équipe étaient autorisés à franchir les lignes situées à 35 mètres des lignes de but pour défendre ou attaquer. Quatre joueurs (pas nécessairement les mêmes) se retrouvaient par conséquent inactifs, bloqués au milieu de terrain attendant que le jeu s’inverse.

Bibliographie du handball à onze :

3. Evolution des adhérents à la FFHB de 1952 à 1999

S’intéresser à l’évolution du nombre de licenciés, c’est prendre en compte plusieurs aspects de sa dynamique. Ces aspects sont relatifs à :

- l’évolution du nombre des licenciés dont la progression peut être appréhendée par le taux annuel de croissance mais aussi par la part de représentation au sein de la population toute entière;

- l’évolution de la répartition entre les hommes et les femmes.

3.1. Evolution du nombre de licenciés

L’Association dite "Fédération Française de Handball" est fondée en 1952.

A cette date, elle regroupe 12 857 membres, et jusqu’à nos jours, ce nombre n’a cessé de croître (cf. tableau et graphique n°1). Forte de 256 998 membres en 1999, soit près de vingt fois plus qu’à sa création, la fédération a connu différentes phases de croissance au cours de son histoire. Ce sont ces phases que nous allons tenter de caractériser en les datant et en leur apportant des éléments explicatifs.

Tableau n°1

Graphique n°1

 

3.2. Evolution du taux annuel de croissance.

3.2.1. La croissance de la population française.

Afin de comparer les taux annuel de croissance des effectifs de la fédération française de handball, il convient de connaître au préalable la croissance de la population dans laquelle elle puise ses effectifs : la population française. En effet, celle-ci, comme le montre le tableau et le graphique n°4 n’est pas stable. Ces résultats sont ceux de la population métropolitaine (source INSEE).

Tableau n°2 : Graphique n°2 :

A quelle vitesse évolue cette population ? Pour cela il est nécessaire de calculer le taux annuel moyen de croissance de la population.

Tableau n°3 :

Graphique n°3 :

Les taux annuels moyens de croissance de la population française sont compris entre 0,33 et 0,49% depuis 1975. Cette croissance est somme toute limité et ne semble pas avoir des répercussions sensibles sur celle des effectifs de la FFHB.

3.2.2. Croissance des effectifs de la FFHB.

Quatre périodes peuvent représenter l’histoire de la croissance des effectifs de la fédération :

- la première phase (1952-1965) est celle de l’ installation. Avec une croissance de ses effectifs de 6,2% l’an, la pratique du handball fédéral se met en place sur l’ensemble du territoire.

- la deuxième phase (1965-1980) est celle de l’ expansion et de la féminisation . C’est une période euphorique avec une croissance des effectifs de près de 15% l‘an. Le handball connaît selon POCIELLO (1986) "la plus forte croissance de tous les sports collectifs". Cette phase coïncide, rappellent PORTES & PAOLINI (1990), avec la dominance du courant sportif en EPS. C’est durant cette période que la France organise les Championnats du monde A de handball (1970). D’autre part, cette expansion est encore forte chez les féminines.

- la troisième phase (1980-1992) est une sorte de stagnation. Le contexte social valorise l’individualisme, la médiatisation des sports collectifs (hors football) est faible. PORTES & PAOLINI expliquent que durant cette période, la fédération entre dans une phase de rupture ouvrant la voie à la diversification des pratiques. Elle "opte pour une stratégie du tout pour la haute performance. (...) Dans le même temps, les enjeux d’éducation assignés à l’EPS et les contraintes matérielles et institutionnelles qui pèsent sur les enseignants, entraînent une distanciation de plus en plus marquée des pratiques dans le temps scolaire à l’égard des pratiques compétitives fédérales." Ainsi durant cette phase la progression des effectifs n’est que de 1,8% l’an.

- la quatrième phase (à partir de 1992) correspond à une reprise due aux réussites sportives sur le plan international (pour les masculins : 1992, médaille de bronze aux J.O. ; 1993, titre de vice-champion du monde; 1995, titre de champion du monde; 1997, médaille de bronze aux Championnats du monde; 2001, titre de champion du monde. pour les féminines : 1999, titre de vice-champion du monde) et sans doute aussi aux conséquences de l’engouement pour la coupe du monde de football en 1998. Il s’ensuit un accroissement des effectifs de 5,0% l’an.

Tableau n°4 :

Graphique n°4 :

Tableau n°5 :

Graphique n°5 :

3.3. Place des licenciés de la FFHB dans la population française.

Aujourd’hui, près de cinq français sur mille sont licenciés à la fédération française de handball. Au cours de ces vingt cinq dernières années, la proportion de licenciés à la FFHB au sein de la population française a plus que doublé. Elle est passé d’un peut moins de deux licenciés pour mille à près de cinq pour mille.

Tableau n°6 :

Graphique n°6 :

3.4. Joueurs et joueuses

3.4.1. Evolution du nombre d’hommes et de femmes

Après avoir présenté le nombre global de membres associés à la fédération, il apparaît intéressant, dans la mesure où l’accès à la pratique sportive en général n’est pas phénomène égalitaire entre l’homme et la femme, d’envisager ce qu’il en est pour l’activité handball ?

En 1952, le nombre de femmes sur l’ensemble de la fédération est de onze cents. Aussi peut-on considérer sans être qualifié de machiste que cette pratique est à l’époque quasi anecdotique. En 1999, le constat est tout autre dans la mesure où les membres féminins sont au nombre de 91868 (augmentation de 8350%) soit un résultat supérieur aux licenciés masculins en 1978. Pour les hommes et sur la même période (1952-1999) l’augmentation est de 1414% (11757 membres à 165310).

Tableau n°7

Graphique n°7

3.4.2. Evolution de la répartition d’hommes et de femmes : vers quel équilibre?

De 1952 à 1980, la part des femmes au sein de la fédération ne va pas cesser d’augmenter pour passer de 8,6% à 32,6%. Depuis 1980, il semble que l’on assiste à une phase d’équilibre entre la place des hommes et celle des femmes. Cet équilibre semble se situer autour d’une répartition un tiers / deux tiers.

Toutefois, à l’époque de la parité politique, rien n’est moins sûr quant au caractère définitif de cet état. On peut tout à fait envisager qu’après avoir comblé de manière très rapide une différence aussi importante, le processus menant à une égale répartition soit un peu plus long.

Tableau n°8

Graphique n°8